Généralités et Blabla sur le Rat

05/09/2013 21:56

Adopter un rat, cela signifie adopter une petite boule de poils pleine d’énergie, de vivacité, de volonté et de bonne humeur. Cela signifie aussi adopter avec un certain nombre de responsabilité, comme on en adopte à chaque fois que l’on prend en charge un être vivant.

Dans cet article, je vais vous parler comme dans chaque article à travers ma propre experience. Mon but est de vous aider à mieux connaître le rat avant une potentielle adoption. Je ne sais pas tout, je n’ai pas énormément d’expérience, mais j’ai des rats et je veux mettre ma pièce au puzzle d’informations qui circulent partout à propos de ces bestioles, je veux essayer de complêter ce puzzle s’il en manque des morceaux.

 

Bref, je vais commencer par attaquer les divers préjugés, positifs ou pas, qui planent sur les rats et vous faire savoir ce que j’en pense.

Tous d’abord, le rat passe souvent pour un animal très intelligent et résistant, réputation plus ou moins méritée dans les deux cas.

Pour ce qui est de l’intelligence, c’est indéniable : un rat est un animal intelligent. Cependant, il faut lui donner les moyens de l’être pour qu’il le soit vraiment. Un animal confronté à toutes sortes de situations va développer son cerveau et ses facultés d’adaptation, alors qu’un animal enfermé dans une cage tout le long de sa vie sera tout bonnement vide de vie, et aussi stupide que la lapine de ma sœur, c’est tout dire.

Les rats apprennent facilement des tours, avec par exemple la célèbre méthode actuelle du « clicker », ou bien avec n’importe quelle méthode à partir du moment où des récompenses (surtout gustatives) sont en jeu. Les bases sont le rappel et la position debout. Mes rattes les connaissent, mais je dois dire que leur éducation laisse à désirer car elles ne réagissent que lorsqu’elles ont envie ou qu’elles ne sont pas trop occupées. Les ratous apprennent très vite, mais oublient presque aussi vite, si l’on ne répète pas régulièrement ce qu’ils ont acquis. Ils ont soif d’apprendre (et faim aussi, si des amandes sont en jeu) et sont bons élèves.

Abbordons maintenant la question de la résistance. Les rats sont prétendus « increuvables » par une grande partie de la population, surtout lorsqu’ils n’attendent pas d’être invités pour apparaitre dans le voisinage des hommes. Mais ici encore, il y a rat et rat. Les rats domestiques sont vraisemblablement et selon diverses sources les descendants des premiers rats de laboratoires, ce qui expliquerait leur durée de vie étonnament courte et les diverses maladies qui apparaissent malheureusement sur une bonne partie d’entre eux, à la vieillesse. Les rats domestiques sont de plus très souvent surprotégés, et trop peu exposés au plein air. Ils ne développent donc pas correctement leur système immunitaire et contractent la moindre maladie qui passe, par un autre animal, par exemple, faute de pouvoir riposter. On nous répète trop souvent que les courants d’air sont fatales aux rats, qu’il faut fermer les fenêtres des pièces où ils se trouvent et les envelopper d’un cocon de chaleur et de désinfection. Bien entendu, il ne s’agit en aucun cas d’exposer son rat au froid ou à la saleté, mais il y a un juste milieu. Mes rattes vivent souvent la fenêtre ouverte et courent dans le jardin dès que la température devient agréable, et elles ne s’en portent vraiment pas plus mal. Bref, tout dépend de la manière dont on fait vivre son rat. Je persiste à croire qu’un bon bol d’air frai et qu’une bonne course dans l’herbe sont réellement bénéfiques, que ce soit pour le rat ou pour n’importe quelle créature à poils et à pattes.

 

Une seconde part de préjugés pèse sur les rats, nettement plus négative que la première : la maladie et la saleté. Les rats ont en effet la triste réputation d’être sales, de transporter la peste et autres maladies, et même de saigner les bébés dans leur sommeils ou autres absurdités du même genre (c'est une de mes grands mères qui m'a sortit ça, il me semble). Sur ce point là, il y a une grosse confusion entre les rats sauvages et les rats domestiques. Et pourtant ! Aucune différence n’est plus frappante qu’entre un rat sauvage et un rat domestique ! Le rat sauvage, qu’il vive dans les villes, dans les champs, dans les greniers ou dans les égouts, est un animal totalement sauvage et destiné à le rester. Il vaut mieux, effectivement, éviter d’approcher de trop près ce genre de bête là (mais qui en aurait vraiment envie, je vous le demande…). Le rat sauvage transporte réellement diverses maladies, au même titre que tout animal sauvage. Il est bien plus grand et plus costaud que son cousin domestique. A ma connaissance, sa couleur varie du brun au noir, en passant par les divers tons de gris et d’agouti qui peuvent exister. Même le dernier des haricots serait incapable de confondre l’un et l’autre, une fois mis en présence. Ils sont aussi dissemblables qu’un chat sauvage et un chat domestique, ou un lapin ou n’importe quoi. En bref, ne reportons pas sur le rat domestique les méfaits de son cousin sauvage.

La plupart des gens restent persuadés que les rats apportent la peste, comme on le croyait il y a bien bien longtemps. En réalité, comme chacun l’a apprit devant le merveilleux film Ratatouille, tout était de la faute de la puce. C’est elle qui a transbahuté la maladie sur son dos. Les rats n’ont été que de malheureuses victimes, au même titre que tout être vivant contaminé. Seulement, à l’époque, les rats vivaient en puissantes colonies réparties à proximité des hommes. La puce n’a donc eu qu’un saut à faire pour passer de l’un à l’autre, et contaminer l’ensemble de la population.

Pour récpituler, les rats n’apportent pas de maladies tant qu’ils restent dans la maison. Dès qu’ils en sortent, ils sont susceptibles d’être contaminés au même titre qu’est susceptible de l’être n’importe quel chat ou chien.

Pour ce qui est de la saletée, les rats sont des animaux extrêmement propres, comme la majorité des rongeurs. Ils passent, proportionnellement bien sûr, au moins autant de temps à faire leur toilette que les chats, animaux réputés si propres. Il est très amusant de les voir faire, car ils vont à toute vitesse et ne se laissent pas distraire pendant cet instant.

Je ne vous cacherai pas que les rats ont une odeur très forte. Parcourez les différents sites internets et vous vous rendrez compte que les avis divergent beaucoup sur ce point. On dit souvent que les mâles sentent plus fort, ce que je ne pourrais confirmer étant donné que je n’ai jamais eu de mâle adulte. Personnellement, je trouve que la cage dégage une odeur très désagréable 24h après que je l’ai changée. Les rats eux-mêmes ont une odeur nettement plus forte que celle des hamsters ou des lapins, mais on s’y habitue rapidement. Son intensité varie selon le mode de vie du rat (s’il ne vit pas dans une cage, il n’y a pas de raison qu’il sente fort, puisque c’est principalement au contact de ses excréments qu’il prend cette odeur), selon son alimentation, son âge et sa santé. Certaines personnes affirment ne pas être gênés le moins du monde, mais je dois dire que je n’en ai jamais rencontré. Après tout, c’est une question de sensibilité et ça dépend de chacun. Je persiste cependant à croire que si la cage du rat doit rester dans une pièce principale, il vaut mieux la changer tous les jours (je sais que c'est dur : c'est ce que je fais en ce moment), sans quoi les visites d’amis risquent de s’espacer considérablement.

 

Ma dernière partie concernera l’apparence des rats, qui rebutent la majeure partie des gens. Le plus concerné : LA QUEUE. Lorsque je dis à un invité quelconque que je possède des rats, il s’écrie souvent (surtout si c’est une femme) : « Des rats !? Quelle horreur ! » Horriblement vexée, je me lance alors dans un discours d’argumentation sur la beauté et l’intelligence des rats, avant d’aller chercher le fauve. Lorsque je reviens avec Arancione dans les mains, l’invité jette un coup d’œil réticent et avoue à 99% des cas que « C’est mignon, c’est vrai, mais LA QUEUE… » et si c’est un homme, il me propose systématiquement de la couper.

Si la queue des rats vous rebute, rassurez-vous : on s’y habitue très vite. Vraiment très vite. Dès la première seconde, en ce qui me concerne. Enfin, ça prend un peu plus de temps pour certaines personnes. Mon père, par exemple, n’a accepté de caresser mon rat qu’un an après que l’ai adopté, et encore il n’était pas fier.

 

En conclusion, si vous cherchez un animal peu coûteux, attachant, intelligent, vif, interessant et amusant à observer, et bien sûr très mignon, optez pour un rat.

Les rats ont une relation profonde et un lien très fort avec leur maître, contrairement aux lapins ou aux hamsters qui sont bien moins proches (en ce qui concerne mon expérience, mais comme partout, à chaque règle son exeption !).

Si vous avez un nez sensible, ou si comme moi vous dépendez d’une mère qui en a un, eh bien il vous faudra prendre une balance et mettre d’un côté des arguments pour et de l’autre côté l’odeur, car c’est vraiment leur pire défaut. Bon courage pour les négociations !